Ma lampe à moi
Article par Justine Gagnon
Photos par Avril Franco
La période des déménagements tire pas mal à sa fin, mais notre désir de changer de décor n’en est pas pour autant éteint. Quoi de mieux qu’un petit peu de lumière pour éclairer notre cocon endormi !
Je suis allée à la rencontre d’une entrepreneure dynamique qui a décidé de rendre la conception de luminaires accessible à tous, avec son entreprise LA Luminaire Authentik.
Dès mon arrivée dans l’espace créatif que Maude Rondeau a créé dans le quartier Saint-Henri à Montréal, je suis tombée sous le charme des luminaires exposés, aux inspirations scandinaves et aux couleurs pastels et riches : en plein dans mes goûts !
En tant qu’architecte, je suis une double cliente pour Maude et son équipe puisque leur boutique/espace créatif répond à deux types de clientèle : les professionnels du design et le reste du public.
En effet, du lundi au jeudi, sur rendez-vous, les professionnels peuvent venir travailler seuls ou avec leurs clients à la conception de leurs projets d’éclairage tandis que du vendredi au dimanche, l’atelier s’ouvre au public pour leur permettre de créer des luminaires personnalisés.
Créativité, accessibilité et authenticité
Je me suis amusée à suivre les étapes de création d’un luminaire et j’ai trouvé que le processus est bien équilibré entre une création complètement sur mesure qui peut devenir complexe et un catalogue aux modules limités qui ne permet pas vraiment de personnalisation. Avec le procédé de LA luminaire authentik, les choix sont multiples (1500 possibilités) mais bien encadrés.
Pour commencer, on peut s’inspirer par les modèles qui sont exposés en boutique. Ça permet de bien visualiser les options de formes et de couleurs.
D’ailleurs, une de mes parties préférées du projet de Maude est la matériauthèque qui regroupe, en couleurs neutres, les choix de pièces qui composent les luminaires. C’est très visuel et facile à comprendre.
On peut même aller jusqu’à choisir le fini et la couleur du filage qui reliera notre luminaire à nos prises électriques. Elle garde aussi sur place des ampoules complètement uniques, dont une qui a attiré mon oeil car elle était toute bosselée.
Après avoir en tête des idées plus précises, on s’installe à la station de conception à l’ordinateur où on va, comme dans un jeu, utiliser la plateforme 3D pour créer notre luminaire personnalisé. C’est là que la magie opère, car on voit en temps réel notre idée de luminaire prendre forme.
En cliquant sur chaque pièce, on peut en changer le modèle, la couleur ou la dimension.
Une fois notre oeuvre conçue, on peut obtenir tous les détails techniques mais aussi les modèles 3D en plusieurs formats (Sketchup, Revit, Autocad, etc.), utiles pour les professionnels qui veulent les intégrer dans leurs rendus de présentation. J’ai peut-être l’air de parler chinois mais mes collègues en design vont comprendre de quoi je parle.
LES PLUS
En plus du processus qui est facile et du résultat qui est hyper esthétique, il y a d’autres petits plus qui m’ont séduits dans cette entreprise relativement jeune.
Mission éco-responsable : Conception faite au Québec, entre autres par Maude, mais également par un designer local différent à chaque année ( BLAZYSGÉRARD, Sabine Rondeau, etc.).
Fabrication artisanale à la main, sans robotisation, dans l’atelier des Cantons-de-l’Est
Coût abordable : suspensions 175$ à 1000$. Mural 125$ à 380$. Sur pieds 200$ à 1200$. Dépend des matériaux, des boules de verre et des bases (marbre, terrazzo, etc.).
Délais raisonnables : Collection rapide = 2 à 4 semaines. Modèles standards = 6 à 8 semaines. Sur mesure : variable.
La femme derrière la marque
J’étais curieuse de savoir l’histoire de Maude, la femme qui se cache derrière l’entreprise. Maude vient en fait du domaine de la vente et du marketing, dans lequel elle travailla pendant 13 ans en distribution de marque en mode. Elle a étudié en business mais a toujours eu une passion pour les luminaires. Il y a 6 ans, elle a identifié un besoin sur le marché qui n’était pas comblé, celui d’avoir des luminaires accessibles, beaux et personnalisables. Quelque part entre le géant impersonnel Ikea et le tourbillon de luminaires parfois démodés à la Multi Luminaire.
Les débuts
Elle a donc tout appris sur la conception d’éclairage et a débuté, comme Steve Jobs et tous les bands de musique, dans son garage. Elle a ensuite transformé en salle de montre l’ancienne école de rang datant de 1910 qui se trouvait sur son terrain. Elle a rapidement dû agrandir il y a deux ans et doit encore le faire maintenant, pour tripler la superficie de son siège social et de son usine.
Elle a dit en riant qu’elle n’allait quand même pas prendre toute la superficie de l’ancien Loblaw à Cowansville dans lequel l’équipe déménage bientôt, mais elle en prend quand même 16 000 pieds carrés. L’usine produit plus de 200 unités par semaine et l’entreprise est en pleine croissance. Personnellement, j’étais impressionnée.
avec la famille
Quand j’ai demandé à Maude quel était son modèle de luminaire préféré à date, elle m’a pointé la superbe suspension rose qui était tout près, en me disant que c’était le coquelicot, conçu avec sa soeur, qu’elle aimait le plus. « C’est nouveau, c’est frais, c’est féminin. Je la mets partout [dans mes projets] ! »
Sabine et Maude Rondeau ont grandi dans une famille très artistique et Maude m’a expliqué que travailler avec sa soeur était vraiment simple et agréable. Elles feront donc d’autres collaborations pour les futures collections. On aime !
Ton plus gros défi comme entrepreneure ?
De quoi es-tu le plus fière ?
À venir pour LA
Maude a plusieurs projets en tête pour continuer l’expansion de l’entreprise, mais parmi les prioritaires, il y a l’agrandissement de sa collection de luminaires pour l’extérieur, qui est actuellement plus axée sur un look industriel et qu’elle aimerait amener davantage vers sa signature scandinave et plus moderne.
Il y a également le démarchage des ventes dans le reste du Canada, qui comprendra entre autres prochainement une autre boutique-concept à Toronto. Viendront aussi les marchés américains et européens, qu’elle veut toutefois développer intelligemment car sa mission éco-responsable reste au coeur de ses priorités, ce qui signifierait ouvrir des usines locales dans ces marchés internationaux.
Bref je pourrais en dire beaucoup sur cette entreprise que j’ai beaucoup aimé découvrir, mais je crois que le « best » c’est si vous prenez une petite marche dans le quartier Saint-Henri et que vous alliez voir de vos propres yeux ces jolis objets lumineux.
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