Tinder mis à nu


Article par Justine Gagnon

Photos de l'évènement par Andrei Gere (www.27shutterclicks.com)


TINDER DE RETOUR SUR MON CELL

Depuis une couple de mois, ma foi en l’amour est partie jouer à la cachette pendant que je compte jusqu’à 10 les soirées Netflix que je me tape toute seule. Un de ces soirs-là, où mon esprit était rendu à mettre des filtres « beautifier » sur les souvenirs de ma dernière relation, l’inévitable s’est produit : j’ai re-téléchargé Tinder pour oublier. Bad luck, première chose que je vois en ouvrant l’application, la photo de mon ex qui m’avait fait craquer, parce que c’était mon ultime match de l’année passée. Anyway, je me remets à la danse du swipe left – swipe right, oups swipe up sans le vouloir, un super like mal placé.

À moitié déprimée parce que l’aspect fast food de la chose me dégoûte et à moitié pleine d’espoir parce que j’ai des matchs potentiels, je reçois une invitation pour un évènement intitulé "HE SAID, SHE SAID" — Bridging the Gap Between Tinder & Love ». C’est Kavita Ajwani de la compagnie Dashing Date et la love coach Diana Eskander qui ont mises sur pieds un atelier de discussion avec des conférenciers pour nous aider nous, pauvres célibataires complètement perdus dans le labyrinthe de la séduction.

 

Très motivée, je décide d’aller à cet évènement avec mon petit calepin orné de flamands roses pour écrire tous les « cues » possibles sur comment trouver mon prochain chum. Voici ce que j’ai appris des 8 conférenciers et des discussions soulevées.  

Photo de l'évènement, de gauche à droite : Josh Silver, Sandy Gill, Steve Daniel, Kavita Ajwani, Diana Eskander, Justine Gagnon (c'est moi c'est moi!), Nikki Balch, Ariane Tonka, Marc Beaulieu

Photo de l'évènement, de gauche à droite : Josh Silver, Sandy Gill, Steve Daniel, Kavita Ajwani, Diana Eskander, Justine Gagnon (c'est moi c'est moi!), Nikki Balch, Ariane Tonka, Marc Beaulieu


UTILISER L'APPLICATION

1. Faire le saut

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Le plus couramment, ce que j’entends quand je parle de Tinder aux gens c’est : «  Je connais quelqu’un qui a trouvé son chum/sa blonde comme ça » ou bien « C’est clairement du monde à qui on ne peut pas faire confiance qui sont là-dessus ». En réalité, les deux énoncés sont vrais, parce qu’il y a toutes sortes de monde sur Tinder, mais c’est ce qui fait que c’est efficace, plus il y a de gens, plus le pourcentage de chance que tu rencontres quelqu’un qui « fitte » avec toi est grand. 

2. AMOUR - HAINE

Pourquoi alors, même une fois qu’on a décidé de se lancer au jeu, on ressent une forme d’amour-haine avec ces applications ? 

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Marc Beaulieu a soulevé un très bon point ; sur les applications de rencontre, il y a un sentiment d’amour jetable, « a disposable vibe » pour le citer. On sait très bien que le gars qu’on est en train de juger à savoir s’il vaut un swipe à droite ou non, n’est pas le dernier sur la liste, il n’est plus vraiment si unique que ça. Et même quand on se rend jusqu’à une date avec lui, on sait très bien qu’on peut rentrer à la maison et en un clic en trouver un autre qui peut être plus cute, plus drôle, plus intéressé/intéressant. 

Nikki avait une autre théorie, elle a expliqué que beaucoup de femmes vont sur les applications de rencontre pour chercher une validation; si j’ai beaucoup de matchs c’est que je suis belle, je suis attirante. Alors tu vas avoir un high quand effectivement ton cell t’envoie plein de notifications, mais un down quand c’est le contraire. Ce qui fait que tu veux être connectée, mais en même temps tu te sens un peu comme une merde. 

 

3. S'INVESTIR

Comme Marc disait, en ligne, tu risques de rejeter un gars qui te semble un 6/10, mais qui pourrait être le réel match parfait, simplement à cause de ce sentiment de fast food, d’absence d’engagement. Paradoxalement, la plupart d’entre nous cherche quelque chose d’unique, de rare, quelque chose qui fait rêver, un repas gastronomique avec accord de vin, pas un McValeur qui nous laisse un mal de cœur.  

 
Kavita Ajwani, experte en dating et Diana Eskander, love coach

Kavita Ajwani, experte en dating et Diana Eskander, love coach

Kavita, la fondatrice de Dashing Date, conseille aussi de couper le bruit ambiant (« cut the noise »), c’est-à-dire essayer de mettre de côté ce que peuvent penser nos amis, nos proches, la société et surtout nous-même. Le gars t’intéresse vraiment mais il n’a pas un condo plein centre-ville ? Tu as peur qu’il te trouve trop entreprenante ? Oublie tout ça et fonce en étant toi-même.  


À FAIRE ET NE PAS FAIRE

Bon, concrètement pour les gens qui lisent cet article pour pogner plus sur Tinder, (le croquant du sujet) voici les conseils plus précis: 

 

1. LES PHOTOS

  • Pas de photo, c'est juste non

  • Une seule photo, c'est louche

  • En général, 3 photos c'est une bonne quantité

  • Il faut que ce soit facile de t’identifier et que ça te représente. Si tu montres tout le temps ton chest (que tu sois un gars ou une fille), il se peut que tu attires plus de one night que d’amour éternel. Just saying.

2. LES BIOS

  • Rien écrire du tout c’est « rude », comme Josh disait, c’est comme se pointer devant quelqu’un sans rien dire et rester là sans bouger. 

  • Écrire une liste d’épicerie de ce que tu ne veux pas avoir chez l’autre, ça part très négatif et ça peut éliminer des gens sur des détails. 

  • Écrire une liste d’épicerie de ce que tu veux, ça donne l’impression que tu veux commander le gars parfait et ça peut encore une fois bloquer des opportunités. Même un gars qui répondrait aux critères de la liste pourrait trouver ça désagréable d’avoir l’impression d’être défini par une Wishlist.

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COMMENT SE DÉMARQUER

La clé, comme on s’en doute, c’est de se différencier, d’avoir quelque chose d’intéressant, d’unique. Mais la question est comment ? Je suis la première à détester écrire la bio, c’est comme quand tu vas dans un party où tu ne connais personne et que tu dois te présenter. « Salut je m’appelle Justine, j’aime les Amaretto sour et les longues marches sur la plage ». 

« Allow your profile to reflect moments of who you are. »
— Sandy Gill

Tous les conférenciers s’entendaient pour dire que ça vaut la peine de prendre son temps pour l’écrire. Il faut trouver quelque chose de personnel, qui va te définir mais qui va aussi permettre à l’autre d’avoir quelque chose avec quoi commencer la conversation. J’ai bien aimé celui que Sandy nous a donné en exemple, elle avait simplement écrit « I’ll be the one you’ll call at 3AM when stuck at a police station ».

SWITCH IT UP

Un bon conseil aussi était de changer ta bio de temps en temps, ça te remet face à ta description qui n’est plus toujours à jour et aussi ça te permet de voir si certaines présentations fonctionnent mieux que d’autres. 

7 PIEDS 8

Moi il y avait une affaire que je voulais savoir, pourquoi les gars mettent presque tous leur grandeur ? Au début, je vous jure que ceux qui mettaient leur grandeur je les éliminais automatiquement parce que je trouvais ça douche bag. Sauf que quand j’ai posé la question, une des femmes dans la salle s’est levée et a dit « oh oui ils sont mieux de l’écrire ! et d’arrêter de rajouter un pouce de plus ». J’ai levé les yeux, elle mesurait 6 pieds 4, et là on m’a expliqué que vu que la majorité des filles veulent un chum plus grand qu’elles, et que c’est vraiment un « deal breaker ». Makes sense, je me suis couchée moins niaiseuse. 


LES CONVERSATIONS

1.Quoi ?  

Commencer avec une phrase qui montre que tu as porté attention au profil de la personne c’est définitivement un bon coup, et quelques conférencières ont également dit que si assez tôt dans la conversation tu invites à aller à un évènement ou au restaurant, c’est aussi quelque chose qui montre que tu es intéressé et que tu n’as pas juste swipé à droite sans réfléchir, comme pour des centaines d’autres filles. 

Marc Beaulieu en train de conseiller les participants

Marc Beaulieu en train de conseiller les participants

 

Évite la conversation classique : « salut ça va? ». Il est possible que tu sois la 10epersonne qui lui demande ça, et en plus, ça n’ouvre pas beaucoup la conversation. Opte plutôt pour quelque chose de plus original comme, « qu’est-ce que tu as découvert d’intéressant cette semaine » ou bien « qu’est-ce que tu as mangé de bon aujourd’hui ». Bref, l’idée est de te faire remarquer dans l’océan des « hey » « yo » « ça gaz ? ». 

 

Marc Beaulieu a dit qu’une question qu’on peut poser, si on veut vraiment apprendre à connaître quelqu’un, c’est « how bad is your crazy ? ». C’est vrai, au fond tout le monde a un petit quelque chose de fou, que ce soit frotter frénétiquement le comptoir, avoir une peur finie des ascenseurs ou tripper encore sur les Barbies passé la puberté. Si vous optez pour cette façon de faire par contre, gardez en tête qu’il faut être honnête, mais pas trop, on parle quand même d’un processus de séduction ici. 

 

2. Comment ? 

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Pendant la conférence, il y a eu un débat sur la présence de la ponctuation ou non dans les conversations. Moi je suis du côté du parti politique des virgules mais ça a l’air que certains voient la bonne syntaxe comme une agression, mais moi je vois l’inverse comme un 5ème secondaire passé avec justesse. Ou sinon les fameux emojis qui laissent un peu trop place à l’interprétation, comme ma meilleure amie qui considère le bonhomme sourire qui n’a pas les joues rouges comme quelqu’un de malaisé. (bonhomme les yeux en haut) 

« Pick up the phone ! You’ll see if there is chemistry or not. »
— Kavita Ajwani

Dans tous les cas, le mot d’ordre est d’éviter les malentendus par cause de la forme et aller directement au contenu, veux-tu ou veux-tu pas apprendre à connaitre la personne ? Si c’est le cas, aussi bien prendre le téléphone ou mettre à l’horaire un rendez-vous parce que les virgules et les bonhommes la langue sortie deviennent histoire ancienne quand le vrai sourire en coin fait son apparition. Je dois avouer que prendre le téléphone plutôt que de faire du small talk c’est vraiment une bonne idée, et ça peut être une bonne façon de voir si vraiment on a envie de rencontrer l’autre autour d’un café ou d’un repas, ou s’il n’y a tout simplement pas de connexion. 


DU VIRTUEL AU RÉEL

En gros, que ce soit via une application de rencontre ou ta cousine qui te présente son collègue de la job, tu vas finir par arriver au moment où tu vas avoir un premier rendez-vous avec ton prospect. Pour ce bout-là, j’écrirai un autre article (lol). 


À CHACUN SON TINDER

Au final, sur les applications de rencontre comme Tinder, Happ’n et Plentyoffish, chacun cherche quelque chose, que ce soit une folie d’un soir, un trip à trois (une des conférencières s’est déjà fait écrire « ma femme te trouve chix » ), un polyamour ou simplement un ami. Pour moi, c’est vieux jeu, mais c’est un compagnon de vie, un amoureux, mais surtout, quelqu’un qui va m’apprécier même en sachant « how bad is my crazy ».  


Je vous conseille sincèrement d'aller aux évènements de Dashing Date, Kavita maitrise vraiment ce qu'elle fait. Si vous n'avez pas encore lu mon article sur mon expérience à une soirée de speed dating, cliquez sur le bouton ci-bas. 


Les conférenciers présents (clique sur la photo pour en savoir plus)

Kavita Ajwani et Diana Eskander, organisatrices de l'évènement "He said, she said, Bridging the gap between Tinder & love"

Kavita Ajwani et Diana Eskander, organisatrices de l'évènement "He said, she said, Bridging the gap between Tinder & love"

 

Photographe de l'évènement : Andrei Gere, www.27shutterclicks.com


Juju

xxx


ADDENDA

Un lecteur abonné à Tinder m'a envoyé les commentaires suivants adressés aux filles et je trouve ça hilarant alors je vous les partage : 

" À ne pas faire!

#1 (t'en as parlé Justine) Pas 15 photos avec la même moue stp
#2 Si toutes tes photos ont des filtres, c'est louche. 
#3 Si toutes tes photos sont des photos de groupe, c'est louche.
#4 Si t'embrasses un gars dans tes photos, pis que le gars, y'est dans toutes tes photos... c'est louche! (oublie pas de préciser la nature de ton "couple", peut-être?) " 


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